Que dit notre société actuelle au sujet de la famille ? De ce qui se passe derrière les rideaux, au-delà des apparences ?

Le texte d’Éric Westphal, chevalier de la légion d’honneur et officier des arts et des lettres, écrit en 1971, a traversé les décennies avec le même constat : nous n’en savons rien.

Chacun dans son univers intérieur vit de petites et grandes tragédies à l’insu du reste du monde.

Dans ce drame familial, l’auteur nous transporte derrière les fenêtres d’une maison à l’apparence ordinaire. Deux sœurs y vivent (y survivent ?) dans la nostalgie de leur défunt père. Pourtant, au-delà de la discrétion respectable de l’aînée se cache le secret désarmant de la cadette. Un secret annihilant toute perspective de liberté.

Le quotidien d’Ernestine et Adèle ne tient qu’à un fil mais ce fil est solide. Il est tendu et insécable. Il résistera à tout. Jusqu’à ce qu’un marchand de brosses brave le panneau d’interdiction suspendu à la grille du jardin.

Alors Hitchcock rencontre Molière et l’on se surprend à rire en plein cœur de nos émotions.

On vit simplement et intensément toute l’humanité qui nous traverse grâce à cette fabuleuse pièce « ovni », seule en son genre et magistralement servie par ses quatre comédiens.